L’univers des troubles du sommeil est vaste, englobant une gamme étendue de pathologies avec des symptômes variés et des traitements adaptés à chaque situation pour restaurer la qualité de vie des patients.
Qu’est-ce qu’un ronflement ?
Il peut correspondre aux premiers signes d’une gêne respiratoire plus ou moins importante. Il est causé par le relâchement, au cours du sommeil, des muscles de la gorge, entrainant une vibration plus ou moins sonore des tissus mous qui s’y trouvent (voile du palais, luette), au passage de l’air. Tous les ronflements n’évoluent pas forcément vers des apnées du sommeil mais ces derniers doivent cependant constituer un signe d’alerte menant à consulter.
Les hypopnées et apnées
Elles correspondent aux signes les plus avancés de gêne respiratoire liée à une obstruction totale ou quasi-totale des voies aériennes supérieures, favorisée par la baisse du tonus musculaire durant la nuit.
Les ronflements, les apnées et hypopnées pendant le sommeil, peuvent apparaître chez tout le monde. En petit nombre cela ne pose pas de problème. Mais lorsqu’ils surviennent de façon répétée, que cela entraîne une fragmentation du sommeil, une baisse d’oxygénation de l’organisme et des répercussions pendant la journée, il s’agit d’une maladie. On parle alors de Syndrome d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil (le SAHOS).
Le syndrome d’apnée hypopnées obstructives du sommeil
En France, 3 millions de personnes seraient touchées par les apnées obstructives du sommeil, soit environ 5% de la population. C’est une maladie chronique très répandue qui peut se manifester chez l’homme comme chez la femme et à tous âges, jeunes adultes, personnes âgées et même chez l’enfant.
Le SAHOS lorsqu’il n’est pas traité, peut avoir de graves conséquences sur la santé. Nous pouvons observer deux grandes familles de conséquences :
LE SAVIEZ-VOUS ?
Il existe aussi des apnées / hypopnées centrales, qui surviennent par un mécanisme complètement différent que les apnées / hypopnées obstructives. Elles sont beaucoup plus rares et complexes.
Ce type d’apnées / hypopnées sont liées à des perturbations de la commande ventilatoire au niveau neurologique ou musculaire (muscle diaphragmatique).
Les symptômes
Les symptômes de SAHOS correspondent à des signes ou des perturbations physiques ou psychiques que l’on perçoit. Ils sont la conséquence des arrêts répétés de la respiration au cours du sommeil (apnées et hypopnées).
Ce sont les premiers signes d’alerte qui conduisent le plus souvent à consulter.
Lesquels de ces symptômes présentiez vous initialement ?
Symptômes jours
Une sensation de sommeil non réparateur au réveil
Vous ressentez une sensation de fatigue et de sommeil non réparateur présent dès le réveil qui peut perdurer toute la journée.
Des maux de tête au réveil
Vous avez des maux de tête le matin au réveil qui disparaissent rapidement après quelques heures.
Une gêne cognitive
Vous présentez des difficultés de concentration, d’attention, de mémoire et d’organisation durant la journée.
Une irritabilité
Vous notez que vous êtes facilement énervé·e, « à cran » dans le quotidien ou votre entourage vous le fait remarquer.
Une baisse du désir sexuel ou des troubles de l’érection pour les hommes
Vous ressentez moins d’envie et d’énergie sexuelle.
Si vous observez un ou plusieurs symptômes, cela doit vous alerter et vous inciter à consulter un médecin.
Symptômes nuits
Une envie d’uriner la nuit (nycturie)
Vous éprouvez le besoin de vous lever pour aller aux toilettes au moins une fois par nuit.
Des sensations d’étouffement avec éveil en sursaut
Vous percevez pendant les secondes suivant une apnée un manque d’air ou une reprise d’air importante.
Des sueurs nocturnes
Vous remarquez que vous transpirez souvent la nuit, davantage que pendant la journée, ou que vos draps jaunissent vite.
Des réveils nocturnes
Vous connaissez de nombreux éveils la nuit. Ils sont liés aux micro-éveils qui suivent les hypopnées et apnées.
Des insomnies
Vous souffrez parfois de difficultés d’endormissement et de réveils nocturnes avec difficultés de ré-endormissement, vous présentez des ruminations anxieuses au cours de la nuit.
Un sommeil agité
Vous avez l’impression de bouger fréquemment la nuit ou de gêner votre conjoint par vos mouvements.
Les ronflements
Votre partenaire de lit vous signale des ronflements quotidiens et souvent sonores pouvant le gêner.
Les pauses respiratoires
Votre partenaire de lit vous rapporte que votre respiration s’arrête la nuit.
Les traitements
L’équipe du Pôle Sommeil de Bordeaux souhaite fournir une prise en charge pointue des troubles du sommeil et sa mission s’articule autour de plusieurs axes fondamentaux :
Ce sont :
La PPC par un mécanisme de pression d’air : il s’agit d’une machine à pression positive continue reliée à un masque.
L’OAM par propulsion mécanique de la mandibule si les apnées ne sont pas trop sévères : il s’agit d’une orthèse d’avancée mandibulaire qui se présente comme une gouttière.
Les traitements positionnels par modification de la position durant le sommeil en cas d’apnées spécifiquement positionnelles, qui peuvent se présenter sous différentes formes
Tous ces traitements permettent de corriger les apnées du sommeil mais pas réellement de les guérir. C’est pourquoi des traitements complémentaires, agissant directement sur les causes des apnées du sommeil, peuvent être aussi proposés :
La chirurgie (quand un site obstructif bien précis est identifié et avec une indication chirurgicale étudiée).
La perte importante de poids grâce au traitement diététique quand le surpoids/obésité est l’unique cause.
Le traitement rééducatif en tonifiant la langue et en favorisant une respiration nasale.
Enfin, des traitements en cours d’évaluation sont toujours en cours d’exploration et peuvent également être proposés dans le cadre d’études de recherche
Les troubles du comportement
en sommeil paradoxal
Cela correspond à une reprise de la motricité en sommeil paradoxal avec des comportements involontaires, parfois brusques ou violents, souvent en relation avec le contenu d’un rêve. Ce trouble touche surtout l’homme, et peut être lié à une maladie neurologique qui entraîne une lésion des zones du cerveau. Une consultation spécialisée est nécessaire.
Les troubles moteurs au cours du sommeil ont trait à tout ce qui provoque des mouvements les nuits.
On retrouve :
Les parasomnies
Ce sont des manifestations motrices (se lever, bouger, marcher), verbales (parler, chanter), ou sensorielles (voir, entendre, sentir…) survenant à l’endormissement, au réveil ou pendant le sommeil.
On connaît :
• Le somnambulisme,
• Les terreurs nocturnes,
• Les cauchemars,
• Les éveils confusionnels.
Très fréquentes chez l’enfant, les parasomnies peuvent persister à l’âge adulte. Le plus souvent bégnines, ces dernières peuvent être favorisées par la génétique ou certaines situations de stress ou la présence d’un syndrome d’apnées du sommeil.
Le syndrome des jambes
sans repos (impatiences)
Il se traduit par des sensations désagréables dans les jambes et un besoin impérieux de les bouger, survenant plutôt le soir et la nuit lors des situations de repos, et sont calmés par le mouvement. Parfois sans cause définie, les impatiences peuvent être d’origine génétique, liées à une maladie ou à une prise de médicaments.
Dans 80% des cas ce syndrome peut être associé à des mouvements périodiques de jambes.
Le syndrome des jambes sans repos vous concerne t’il ?
Faites le test !
Présentez-vous :
1
2
3
4
En présence de quatre « OUI », il est fort probable que vous souffriez d’un syndrome des jambes sans repos.
L’hypersomnolence est caractérisée par une somnolence excessive pendant la journée. Cette somnolence diurne se traduit par un besoin non désiré et parfois incontrôlable de dormir dans la journée.
C’est pourquoi, au quotidien, elle représente une gêne voire un risque d’accident et peut impacter la vie scolaire, professionnelle et être problématique dans les interactions sociales. Cette affection concerne surtout les personnes qui ne dorment pas assez, mais elle est parfois due à une maladie.
Qu’est-ce que la somnolence diurne ?
Normalement éprouvée le soir ou après les repas, la somnolence devient problématique lorsqu'elle survient de façon excessive et inopportune, gênant les activités de la vie quotidienne.
Elle peut entraîner un endormissement involontaire, et augmenter ainsi le risque d'accidents, de même qu’impacter négativement la vie scolaire, professionnelle, et être problématique pour les interactions sociales.
Un Français sur cinq est concerné par la somnolence en journée ! (Source : améli.fr)
Les causes de la somnolence diurne
Les causes de la somnolence diurne
Elles peuvent être très variées, mais l'insuffisance de sommeil est la principale cause d'épisodes de somnolence dans la journée. Le temps de sommeil est souvent insuffisant chez les jeunes parents, réveillés la nuit par leur nourrisson ou leur enfant ; les personnes travaillant beaucoup ou ayant un travail qui perturbe le rythme circadien veille-sommeil ; les personnes souffrant d’insomnies ; les étudiants et adolescents.
Présentez vous
Une somnolence excessive ?
Faites le test !
Vous arrive t-il de somnoler ou de vous endormir, et non de vous sentir seulement fatigué, dans les situations suivantes ?
Cette question concerne votre vie dans les mois derniers. Même si vous ne vous êtes pas trouvé récemment dans l’une des situations suivantes, essayez de vous représenter comment elles auraient pu vous affecter.
Choisissez dans l’échelle suivante le chiffre le plus approprié à chaque situation.
0 = ne s’assoupirai jamais
1 = faible chance de s’assoupir
2 = chance moyenne de s’assoupir
3 = forte chance de s’assoupir
Assis en train de lire
En train de regarder la télévision
Assis, inactif, dans un endroit public (au théâtre, en réunion)
Comme passager dans une voiture roulant sans arrêt
pendant une heure
Allongé l’après-midi pour se reposer quand les circonstances le permettent
Assis en train de parler à quelqu’un
Assis calmement après un repas sans alcool
Dans une auto immobilisée quelques minutes dans un encombrement
Un score supérieur à 10 signe la présence d’une somnolence diurne importante et doit conduire à se questionner sur son origine.
Au cours de l’existence, chacun peut vivre des périodes de stress important donnant lieu à des insomnies. Lors de ces phases de tension, le sommeil est chamboulé et c’est normal. On parle alors d’insomnie aiguë.
Cependant, chez certaines personnes, l’insomnie va persister, même après disparition du facteur de stress initial. Un mauvais conditionnement va rapidement s’installer et le cercle vicieux de l’insomnie peut durer plusieurs années si rien n’est fait pour lutter contre. On parle alors d’insomnie chronique.
9 à 20 % des adultes sont concernés. Cette forme d’insomnie augmente avec l’âge et peut devenir une source de tracas, de fatigue ou de perturbation de l’humeur. C’est à ce moment qu’il faut consulter.
La prise en charge au Pôle Sommeil de Bordeaux se fait sur la base de la thérapie cognitive et comportementale (TCC) associant :
L’éducation à l’hygiène de sommeil
La thérapie cognitive qui vise à modifier les croyances dysfonctionnelles face à l’insomnie et lutter contre la rumination
Le contrôle du stimulus qui vise à diminuer les activités incompatibles avec le sommeil et régulariser les horaires de sommeil
La restriction du temps passé au lit
On peut y associer de la relaxation, de la sophrologie, de l’hypnose.
La prise en charge ne passe jamais par l’utilisation chronique de somnifères qui, au-delà de l’effet de courte durée et de l’effet résiduel le matin, entraîne un rebond d’insomnie à l’arrêt qui explique que le patient ne puisse plus s‘en passer.
Faites le test !
Pour chacune des questions, choisissez le chiffre correspondant à votre réponse.
1Veuillez estimer la SEVERITé actuelle (dernier mois) de vos difficultés de sommeil
Difficultés à s'endormir :
Réveils nocturnes fréquents et/ou prolongés :
Problèmes de réveils trop tôt le matin :
2Jusqu'à quel point êtes-vous SATISFAIT(E) / INSATISFAIT(E) de votre sommeil actuel ?
3Jusqu'à quel point considérez-vous que vos difficultés de sommeil PERTURBENT votre fonctionnement quotidien ? (ex. la fatigue, concentration, mémoire, humeur)
4À quel point considérez-vous que vos difficultés de sommeil sont REMARQUées par les autres en termes de détérioration de la qualité de votre vie ?
5Jusqu'à quel point êtes-vous INQUIET(E) à propos de vos difficultés de sommeil ?
Un score supérieur à 15 peut suggérer la présence d’une plainte d’insomnie caractérisée
Rédactionnel Webzako
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